Relecture et réécriture : « la règle des 10% » de Stephen King

amin 2016/07/17 0
Relecture et réécriture : « la règle des 10% » de Stephen King

Chaque auteur a ses propres méthodes de relecture et de réécriture. L’une des techniques de Stephen King pour retravailler ses premiers jets tient dans une formule :

Version 2 = version 1 – 10 %

Stephen King reçut ce conseil d’un directeur de publication à l’époque où il collectionnait les lettres de refus. Cette règle lui fit prendre conscience de la nécessité d’un travail sur le rythme et la concision de ses textes.

 

Pourquoi cette règle peut sembler inadaptée

Une démarche trop technique et arbitraire

L’application de cette méthode peut paraître trop froide à première vue. Son caractère systématique gêne les auteurs attachés à leur liberté créative. Est-il nécessaire d’appliquer à l’écriture des règles aussi strictes ?

Cette remarque rejoint le débat sur l’utilité des règles et des conseils d’écriture. En cela, elle est loin d’être propre à la règle des 10% de Stephen King.

« Tout ça, c’est très anglo-saxon »

Des auteurs et lecteurs pensent que les conseils d’auteurs anglo-saxons ne conviennent qu’à l’écriture anglo-saxonne. Tout conseil émanant d’un auteur non-francophone étant a priori suspect.

Cette remarque se rattache également à un sujet plus vaste. Elle entraîne parfois des débats sur les différences stylistiques, les influences culturelles ou même la « défense de la langue ».

Cette méthode ne convient qu’à ceux devant travailler la concision

Cette technique convient à tous les auteurs écrivant des premiers jets trop fournis. Il est inutile de faire maigrir un texte s’il n’a que la peau sur les os.

 

Pourquoi cette règle peut être utile

Une technique adaptée aux auteurs « écrivant trop »

Stephen King expose avec honnêteté qu’il faisait autrefois grossir ses textes au fil des relecture. Il se qualifie alors d’écrivain « ajouteur » plutôt que « suppresseur ». Sa vision s’étend cependant à tous les manuscrits :

Ce que m’a appris la Formule est ceci : tout texte peut, dans une certaine mesure, être resserré. Si vous n’arrivez pas à en enlever dix pour cent tout en conservant l’intrigue et le charme de l’histoire, c’est que vous n’essayez pas vraiment.

Pour le rythme d’une histoire, l’auteur se dit également partisan du point de vue d’Elmore Leonard : il faut clairement laisser tomber les « parties barbantes » d’un texte. Il est nécessaire de pratiquer des coupures nettes dans un manuscrit afin d’en accélérer le rythme.

Elle force à travailler son rythme et le découpage de son histoire

La concision et le rythme d’un texte sont importants lorsqu’on souhaite raconter une histoire. Cette formule permet surtout de se fixer une contrainte forte à suivre lors d’une réécriture. Chacun peut d’ailleurs l’adapter selon ses besoins ! Rien n’empêche la règle des 10% de devenir la règle des 5% ou des 20%.

Concis : « Qui exprime beaucoup de choses en peu de mots » (Larousse)

La recherche de « concision » ne signifie pas qu’un auteur doit écrire des textes courts. Une œuvre comptant plusieurs centaines de pages peut révéler un texte concis et rythmé au pas de course. A contrario, de courtes nouvelles peuvent ennuyer ou égarer un lecteur en raison de longueurs et de passages qu’il jugera « en trop ».

 

À vous de choisir !

Chacun est libre de ses choix et aucune règle n’est valide pour tous les auteurs.

Cette méthode peut vous convenir si vous avez tendance à en faire trop et si vous souhaitez travailler la concision et le rythme de vos textes.

 


Et de notre côté ?

Le premier jet de cet article faisait 730 mots. Après relecture-réécriture, la version finale fait 586 mots. Si vous avez apprécié ce billet, sachez que cette formule a joué son rôle. Si vous ne l’avez pas aimé, dites-vous que ça aurait pu être pire : il aurait pu être plus long.

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